Glitch est une balade visuelle et sonore dans une série photographique de reproductions de peintures de période classique, Renaissance collectée par l’artiste. Composée en 8 histoires successivent, elle s’ouvre et se clôture sur deux suites de mots décrivant respectivement le contenu des images.
Les mots introduisant la vidéo appartiennent à un champ lexical emprunté à celui de l’expérience visuelle et esthétique, rattachée à l’art; la suite de mots clôturant le récit emprunte au champ lexical des sciences mathématiques biologiques et quantiques. La vidéo propose un glissement d’une histoire de l’art souvent monofocale et chronologique vers les systèmes structurels rhizomatiques et chaotiques d’une l’histoire des sciences articulée par des écoles de pensée et paradigmes pluriels et les révolutions scientifiques qui leur sont attachées, selon Thomas Kuhn. Comme les révolutions scientifiques changent la manière dont on fait les sciences, les révolutions en art changent nos modes de perception et de faire de l’art. La voix-off de la vidéo est une voix de femme parlant à la première personne du singulier, elle amène les specta.trices.teurs à identifier cette voix comme étant la leur et d’entrer dans une sorte d’hypnose visuelle et sonore hynothérapeutique aidé.e.s par les rythmes et arythmies sonores. Plusieurs basculements sont observables dans la structure même de la vidéo. De l’introduction à la conclusion, la suite des mots décrivant les mêmes objets se trouve totalement transformée. Du début au milieu de la vidéo, les histoires nous content des expériences visuelles (expérience du jeu de carte et des lunettes aux lentilles inversées) et mythologiques (mythe de l’archi -écran) liées à une expérience sensible et visuelle de l’histoire de nos regards. Puis du milieu à la fin de la vidéo les histoires racontées abordent les modes d’existence de la science, l’infiniment petit et de nouvelles manières de produire des images par la biochimie et les algorithmes mathématiques sans avoir recours aux appareils optiques (microscopie ADN). Au sein même de chacun de ces petits récits s’opèrent des basculement de la vision et/ou de nos perceptions, des révolutions qui modifient nos modes de perception.